Bonjour !
Hier je vous invitais à vous interroger, en même temps que je le faisais, sur la responsabilité que nous avons dans les différents aspects de la vie des autres, et en particulier de nos proches. Arrivé à la réaffirmation que chacun est responsable de soi, quel pourrait alors être notre rôle ?
Dans la vidéo, je disais que bien que chacun soit responsable de sa vie (avec la question sur les enfants, surtout lorsqu’ils sont jeunes), nous pouvons continuer à les accompagner, à les guider. Il se trouve que c’est le thème de la question d’aujourd’hui.
Une chose important que j’ai apprise et dont vous vous êtes certainement rendu compte, c’est que les personnes n’aiment pas être forcées. Quelle conséquence cela a-t-il sur la question de l’accompagnement ? Hé bien qu’il est important de guider une personne uniquement lorsque nous avons la demande ou l’autorisation explicite de sa part. Lorsque nous proposons de l’aide sans avoir recueilli cet assentiment, nous pouvons générer des réactions qui pourront être contreproductives: pas d’écoute, sentiment d’agression, sensation d’ingérence, impression de dévalorisation… Donc, toujours vérifier que la personne souhaite recevoir de l’aide de notre part. Il peut-être encore mieux de demander “en quoi puis-je t’aider ?” ou, suivant les cas, “qu’attends-tu de moi ?”.
Deuxième chose, être clair avec ce qu’est aider une personne. Vous connaissez l’adage suivant ?
Il vaut mieux apprendre à une personne à pêcher plutôt que de pêcher pour elle.
Hé bien là, c’est exactement pareil. Il est préférable d’accompagner les autres, c’est-à-dire leur proposer des solutions, plutôt que de faire à leur place. En faisant à la place de quelqu’un, cela déresponsabilise cette personne et cela ne lui permet pas d’apprendre. Le fait que la personne décide d’agir et le fasse l’inscrit dans le mouvement. De plus, elle fait elle-même l’expérience de la solution qu’elle aura choisie dans l’éventail proposé.
Une chose moins facile à faire et de ne pas donner de solutions qui sont uniquement valables de notre point de vue. Autrement dit, ne pas proposer ou montrer que ce que nous ferions à leur place. Rester le plus objectif possible permet de guider en neutralité. Lorsque nous connaissons bien la personne, nous pouvons nous mettre à sa place. Cela reste périlleux car il ne faudrait pas se projeter soi-même dans la situation mais bien se mettre dans la peau de la personne. Le fait de rester en dehors de la situation et neutre nous évite ce piège.
Enfin, le détachement: ne pas avoir d’attente vis-à-vis de l’accompagnement proposé ou effectué ni croire que les solutions que nous proposons sont les meilleures. Lorsque nous les jugeons meilleures, elles le sont pour nous, de notre point de vue. Elles peuvent l’être véritablement, objectivement, mais cela ne prend pas en compte la personne à qui elle est proposée: celle-ci a un point de vue, un vécu, etc. qui font que cette solution n’est pas forcément la meilleure pour elle au moment où elle fait son choix. Elle peut avoir besoin de faire une autre expérience pour éventuellement comprendre que LA solution proposée était meilleure. Lorsqu’on accompagne, autorisons l’autre à ne pas faire ce qui nous semble le mieux, et acceptons-le. Elle est responsable de ses choix.
Tout cela me paraît être important dans une posture d’accompagnement.
Bon, OK, j’ai écrit tout ça, mais pour quoi ? Hé bien pour se poser la question suivante:
Avec quelles personnes ai-je le plus de mal à accompagner sans attente ?
Répondre à cette question va vous permettre de mettre le doigt sur certaines de vos croyances, de prendre conscience que vous vous sentez obligé de veiller sur certaines personnes, ou que vous attendez quelque chose d’autres personnes. Lorsque nous sommes dans l’attente vis-à-vis de quelqu’un, nous sommes dans une relation de dépendance (parfois bi-latérale) et ce n’est pas de l’amour inconditionnel.
Comme chaque jour (ou presque, j’oublie parfois de mettre le lien), voici un lien vers ma réponse en vdéo.
Belle journée à vous…