Après avoir fait la liste des changements qui se sont opérés au cours des derniers jours, ou des dernières semaines, nous nous attardons aujourd’hui à identifier quels sont les domaines dans lesquels nous avons le plus peur du changement.
Une année de prises de conscience avec Écoute Ton Corps, jour 227.
Semaine 33, mercredi.
Pour ceux qui préfèrent écouter ou regarder, la même chose en vidéo par ici.
Pourquoi les identifier ? Tout simplement pour identifier les peurs que nous avons, toutes les forces que nous mobilisons à l’encontre du changement, à résister au changement.
Toutes ces forces, toutes ces actions, toutes ces pensées, toutes ces réflexions que nous avons et qui vont à l’encontre du changement viennent freiner cet élan, nous empêchent d’aller vers le changement même si parfois nous en avons envie. Il y en a de plein de sortes différentes. Il y en a qui sont inconscientes, d’autres disons plus ou moins conscientes. Nous allons parler de ces dernières aujourd’hui parce que vous allez voir qu’il y a à chaque fois une stratégie pour les désamorcer. Je vais donc vous parler des plus fréquentes.
Et si vous êtes comme moi, toutes les peurs que je vous présente aujourd’hui y passent, l’une après l’autre…
Je sais ce que je perds, mais je ne sais pas ce que je gagne.
Commençons par celle-là. Il s’agit de la peur de l’inconnu. Nous ne savons pas ce que nous allons avoir. Nous ne savons pas vers quoi nous allons. Nous préférons alors nous rassurer en nous disant
Bah là je connais bien mon périmètre.
Je suis bien dans ma zone de confort, tout va bien, je maîtrise (question subsidiaire : je maîtrise ou je contrôle ?). Même si ça ne me plaît pas tant que ça, au moins je sais ce que j’ai.
Et même, si ça se trouve, j’aurai pire.
Cette peur est renforcée par le fait que, en général, nous arrivons à mettre en place tout plein d’automatismes dans notre vie, au quotidien. Nous ne nous posons plus de questions. Nous ne remarquons plus ce qui change un petit peu, ce qui est au-delà de notre zone de confort, car nous sommes en pilotage automatique. Nous ne sommes plus habitués à aller vers autre chose, à aller vers quelque chose que nous connaissons pas du tout ou même simplement moins bien.
Il y a des stratégies pour aller au-delà. La principale est de prendre conscience du fait que nous changeons continuellement. Chaque rencontre, chaque discussion, chaque échange avec quelqu’un nous fait évoluer : nos idées, notre regard sur le monde… Nous évoluons en permanence. Du coup, avoir peur de l’inconnu cela reviendrait finalement à avoir d’évoluer. Et comme nous le faisons déjà au quotidien, en permanence. Nous co-évoluons avec toutes les personnes qui nous entourent parce qu’à chaque fois que nous échangeons nous nous influençons les uns les autres. Ces changements sont tout petits. Certes ! Ils sont du coup plus faciles à appréhender et ils nous font moins peur. Ils peuvent même passer inaperçus. Quand la peur du changement se manifeste, c’est que nous nous trouvons devant quelque chose que nous quantifions comme un grand écart. Mais rien ne nous empêche d’y aller petit pas par petit pas. Le changement devient alors plus maîtrisable.
La peur de se tromper
La deuxième peur fréquente est la peur de se tromper.
Bah oui mais si je me trompe !
Du coup, j’abandonne quelque chose qui finalement…
Bon, nous arrivons à nous convaincre que ce n’est pas si mal que ça. Mais comme nous avons envie de changer, c’est qu’en fait cela ne nous plaît plus !
[…] et finalement, j’aurais quelque chose qui ne me plaira pas et… et j’aurai perdu du temps et ce que j’ai aujourd’hui !
Alors qu’en fait, non. La parade est finalement de regarder dans notre vie tout ce que l’on considère comme des échecs dans notre passé et regarder ce que cela nous a appris. Puis d’être honnête avec nous-même. Nous pourrons alors nous rendre compte que cela a rarement été de gros échecs et de grosses réussites. Hormis quelques cas, cela a plutôt été des mi-réussites et des mi-échecs.
Pourquoi ? Parce que chaque chose que nous avons tendance à considérer comme un échec a pu nous apprendre quelque chose. Nous avons pu en retirer une leçon, un apprentissage, un savoir-faire, un savoir-être… bref, plein de choses qui nous ont permis, la fois d’après, de mieux réussir.
Je parlais aussi de mi-réussite car tout ce que nous cataloguons dans les réussites, à part les grandes, ce sont des choses qui sont tellement près de notre zone de confort, ou même carrément dans notre zone de confort, que nous étions quasiment assurés d’y arriver. Celles-là ne nous pas appris grand-chose si ce n’est, et ce n’est pas négligeable, de renforcer notre confiance en nous en nous montrons que nous maîtrisons cette chose.
Attendre le bon moment
Il y a un autre mécanisme mental qui peut arriver. Attendre le bon moment.
Nous pouvons passer notre temps à attendre le bon moment !
Nous nous disons que les conditions ne sont pas réunies, qu’il manque de ci, de ça… Demain ce sera bon et puis le lendemain, ça n’arrive pas. Ce sera le jour d’après… etc.
Le bon moment n’arrive jamais, si on l’attend.
En fait, le bon moment, c’est le moment où nous avons envie de passer à l’action. Et le fait d’attendre le bon moment, c’est juste une fuite. C’est une expression de la peur du changement. C’est un stratagème redoutable qui s’appuie sur le fait que nous ne maîtrisons pas tout et que nous saurons certainement reconnaître le moment où l’alignement des étoiles sera parfait.
Mais comme nous allons vers l’inconnu, comment en être sûr ?
Alors on danse attend !
De toute façon, quand il y a un changement, quand nous percevons un changement, et que cela nous retient, cela nous fait peur, c’est que nous ne maîtrisons pas tout. Mais cela fait partie du changement. Et cela fait partie des choses de la vie. Donc, y aller par petits pas, dès le moment où nous avons envie d’y aller, en nous assurant que nous avons bien les conditions minimales pour réussir, ou en tout cas pour aller dans cette direction d’après notre expérience.
Allons donc dans la direction de notre objectif. Si nous visons tout de suite l’objectif final, nous ne sommes pas sûrs que cela nous plaira (nous en savons pas comment est le monde vu de là-bas). Mais si nous y allons petit pas après petit pas, à tout moment (si la vue ne nous paraît plus si attrayante), nous pouvons bifurquer, prendre une autre voie. Et puis changer à nouveau, et encore… pour finalement arriver à un résultat qui peut être différent que celui que nous avions envisagé au départ mais qui nous conviendra mieux parce que nous aurons pris le temps de le construire, de nous approprier chaque étape en douceur. Nous nous serons enrichis tout au long du parcours.
Le syndrome de l’imposteur
Vient maintenant le syndrome de l’imposteur.
Pour qui j’me prends pour penser que je peux faire ça ?
C’est la peur du changement, la peur de l’échec, que nous pouvons même voir exister au niveau de groupe de personnes ou de structures. Cela sert d’étendard à la peur d’arriver à quelque chose qui ne nous plaît pas (la peur de se tromper), la peur de ne pas réussir… les mêmes que d’habitude en somme.
Ce tour d’horizon rapide des quatre plus grandes manifestations de la peur du changement et là pour appuyer la question du jour, pour donner de la matière.
Comme chaque jour, je vous souhaite une belle journée et, surtout, prenez soin de vous.
Vivez vous aussi l’expérience du livre Une année de prises de conscience avec Écoute Ton Corps de Lise Bourbeau: